En présence de : Monsieur BERENGER Jérôme, Vice-Président du Conseil Départemental, accompagné de 3 membres de son équipe, et de Madame BONFANTI, Principale du collège.
Consultation des familles
Afin de préparer cette visite, la PEEP a lancé une consultation par mail auprès des familles qui ont accepté de communiquer leurs coordonnées aux fédérations de parents d’élèves. Nous tenons à vivement remercier tous les parents pour leur participation. Nous vous proposons ci-dessous une synthèse des réponses obtenues.
Avant d’entamer la visite, les représentants des parents d’élèves énoncent les principaux griefs formulés par les familles au sujet de la restauration scolaire. Si dans un premier temps, il nous est répondu qu’il faut prendre avec précaution les dires des enfants, nous rappelons qu’il s’agit des propos recueillis auprès des parents d’après le questionnaire qui leur a été envoyé.
Monsieur BERENGER émet le souhait que nous lui adressions le résultat de notre consultation. La PEEP accepte et remettra très prochainement la synthèse des résultats obtenus.
Sur la suppression d’un élément dans le menu
Les parents sont majoritairement opposés à cette décision et font observer que le motif invoqué, à savoir la lutte contre le gaspillage, n’emporte pas leur conviction.
-
- En effet, l’élément source de rejet de la part des élèves concernerait davantage l’entrée que le dessert.
- Les élèves sont forcés de prendre une entrée même si elle n’est pas consommée. C’est une cause identifiée du gaspillage
- Remettre au menu le fromage ET le dessert : il s’agit d’enfants en pleine croissance, ayant des besoins énergétiques, qui justifie le maintien d’un fruit et d’un laitage
- Problème d’équité entre le 1er et le 2nd service : il faut garantir le maintien d’un choix notamment en dessert lors du 2ème service, en particulier pour les élèves qui passent en dernier et qui n’ont parfois pas d’autre choix que le fromage.
- Quelques parents ne sont pas opposés du passage de 5 à 4 éléments, pourvu que la qualité y soit. Or ce n’est pas leur constat.
- Nombreux dénoncent donc tant la qualité que la quantité des portions servies. Certains enfants sortent de la cantine en ayant encore faim, les plus grands sollicitent leurs camarades pour récupérer la viande ou le dessert non consommé. Ce phénomène est très révélateur et inquiétant, d’autant plus qu’il déstabilise l’équilibre alimentaire des enfants sur la journée puisque ces derniers ont tendance à se rattraper sur un copieux goûter. Certaines familles précisent que leur enfant rentre quotidiennement affamé !
- Les portions insuffisantes entraînent nécessairement des conséquences en termes de concentration, de fatigue etc. Par ricochet, ce sont les conditions d’apprentissage qui sont impactées.
En bref, le constat est sans appel. La majorité constate une baisse de la qualité et des quantités alors que ce repas est essentiel dans l’équilibre nutritionnel, sans oublier les enfants qui par période sautent le petit-déjeuner. Trop d’enfants ont encore faim. Le retour aux 5 éléments est majoritairement réclamé. La décision du passage à 4 éléments suscite l’incompréhension, de surcroît au regard des tarifs qui restent identiques. Quelles que soient les contingences d’ordre économique, les enfants ne devraient pas en pâtir.
Suggestions des parents :
-
- Arrêter de proposer des entrées qui ne sont pas appréciées. Depuis l’école élémentaire, le message inlassablement martelé autour de la nécessaire découverte des aliments et « l’obligation d’au moins goûter » a atteint ses limites. L’urgence est de nourrir nos enfants suffisamment à leur faim afin qu’ils puissent rester physiquement et cérébralement dans des conditions satisfaisantes.
- Ne pas interdire aux enfants ayant encore faim de se resservir, y compris en dessert et pain car il arrive que certains enfants se reportent sur ces uniques éléments quand ils refusent de consommer le plat. Il semble que seuls les élèves du 2ème service peuvent se resservir s’il reste de la nourriture.
- Maintenir la présence d’un cuisinier sur place, lequel contribue à une meilleure qualité des repas, donc à moins de gaspillage.
- Un petit effort d’amabilité de la part du personnel à l’égard des enfants.
Menu du jour
Entrées : Rillettes thon/saumon ou Salade verte ou Céleri rémoulade
Plats : Macaronis avec sauce carbonara de dinde ou sauce au saumon façon carbonara – carottes braisées
Desserts 1 au choix : Fromage ou crème dessert au chocolat ou yaourt nature sucré bio
NB : Le pain provient de chez un artisan du 91, il est bon, coupé en 2 pour les petits mangeurs, pain entier pour les grands mangeurs.
Déroulement de la visite
Monsieur BERENGER, comme nous, a pu interroger et entendre les remarques des enfants. Il est convenu que le choix doit toujours être proposé pour chacun des éléments qui compose le repas, notamment au niveau des entrées et surtout des desserts. Monsieur BERENGER propose une solution en cas de pénurie : prendre dans les stocks du lendemain pour maintenir le choix en dessert notamment, le réajustement pouvant être organisé pour compenser les quantités prélevées.
- Organisation de la cuisine
En l’absence du cuisinier (affecté sur une cuisine centrale), c’est la seconde de cuisine qui le remplace. Dans d’autres établissements elle avait déjà eu l’occasion de remplacer le chef cuisinier sur plusieurs mois. Néanmoins, il n’y a pas eu de formation à proprement parler sur l’utilisation de la plateforme pour passer les commandes. L’ancien cuisinier a établi les menus et les commandes jusqu’à la Toussaint mais ne pourra pas continuer à assurer cette tâche.
Le personnel de cuisine est renforcé par l’embauche d’un intérimaire (nous interrogeons la nature des compétences en cuisine du personnel intérimaire).
Nous posons la question du recrutement d’un nouveau chef cuisiner. Il nous est répondu que le poste est ouvert, mais les candidats sont rares et difficiles à trouver. Si un cuisinier candidate, il nous est assuré qu’il sera affecté au Collège André Maurois.
- Déroulement de la visite
Nous constatons la présence de pancartes au niveau du self, indiquant la possibilité d’être servi dans une petite assiette pour ceux ayant une petite faim ou dans une grande assiette pour les grandes faims.
Les élèves interrogés semblent ignorer l’existence de cette possibilité. Sans précision de l’élève lors de son passage, il est servi dans une assiette dite normale, ce qui est le cas de la grande majorité des élèves, d’après le personnel de service.
- Echanges avec les élèves présents dans cantine
Retours négatifs :
- Certains élèves avaient faim à la fin de leur assiette, le ‘rab’ n’étant proposé qu’aux derniers élèves
- Tous les élèves n’ont pas connaissance des assiettes petites et grandes faims
- Certaines dames de cantine obligent les élèves à prendre une entrée, même en sachant qu’elle sera jetée en fin de repas
- Selon l’heure d’arrivée dans la cantine, certains élèves n’ont pas le choix entre plusieurs entrées, plusieurs plats ou plusieurs desserts
- Certains élèves ont demandé (il y a quelques temps) que leur plat soit plus rempli mais ont essuyé un refus de la dame de service ? Dès lors ils n’osent plus demander.
- Certains élèves nous interpellent pour nous signaler qu’on ne leur a pas laissé le choix de l’entrée.
Retours positifs :
- Le repas du jour a plu à plusieurs élèves même si le céleri rémoulade et les carottes n’ont pas eu un franc succès. Idem pour les dés de saumon que de nombreux enfants n’ont pas touché.
Autres informations
Retour du frigo « à don » pour y déposer les produits non consommés, que d’autres pourront prendre s’ils le souhaitent. Le frigo est tombé en panne durant la période de canicule. Le renouvellement de cet équipement n’est pas encore passé en commission.
Le Conseil Départemental nous informe atteindre des niveaux supérieurs à la loi EGALIM en termes de ressources issues de la filière Bio, label, circuits courts etc. Les aliments sont de qualité, des produits bio, des produits labellisés (HVE+, IGP+ …) et des produits frais (pain, légumes, poisson) sont souvent au menu.
Un poisson frais est servi une fois par semaine.
Ce jour-là, le céleri rémoulade a été râpé et préparé sur place, tout comme les carottes.
Notre présence étant programmée, nous avons constaté la présence à titre exceptionnel de l’ancien cuisinier au collège ce 3 octobre.
Le repas servi était bon et les quantités dans nos assiettes étaient très correctes (assiette petite faim comprise).
Le tri des déchets est demandé à chacun en fin de repas.
Projets : légumerie, bar à salade lequel sera positionné au niveau des entrées avec un remplissage de chaque élève en crudités, légumes qu’il souhaite manger.
Selon le jour de la semaine chaque niveau mange à tour de rôle en 1er, 2ème, 3ème ou 4ème.
Difficultés dans la gestion des quantités de nourriture à commander.
Demande des parents sur la possibilité de prendre plus d’un dessert : pas prévu, le gaspillage alimentaire a coûté beaucoup trop d’argent (3 millions d’euros sur le département).
Conclusions
Après cette première action, la PEEP a entendu les préoccupations de nombreux parents.
Nous avons relevé l’intérêt de Monsieur BERENGER pour notre consultation auprès des familles et nous nous engageons à lui remettre un compte-rendu détaillé et chiffré.
La PEEP travaille sur une action collective à l’échelle départementale, afin de peser dans ce débat qui secoue tous les collèges essonniens. L’union faisant la force, nous ne manquerons pas de la relayer.